Monsanto au tapis ?

La mobilisation des associations de paysans mayas et d’autres mouvements populaires a obtenu le retrait de la « loi Monsanto » qui avait été adoptée en juin dernier par le parlement du Guatemala.

Une bonne nouvelle qui n’a pas eu d’échos dans nos journaux !

 

C’est à l’unanimité que le parlement de la Républque a cédé à la la pression grandissante des organisations du peuple maya, des organisations sociales, en particulier des instituteurs, et a abrogé la loi Monsanto, comme on l’avait surnommée ici.  Le parlement avait approuvé cette loi le 26 juin dernier et elle devait entrer en vigueur le 26 septembre prochain. Cette loi permettait à Monsanto et consorts de s’emparer de la propriété des semences de maïs et d’autres plantes en les modifiant génétiquement. Garder des semences pour les utiliser l’année suivante, les transporter, en faire cadeau devenait un délit sanctionné par des peines de prison.
Les mayas sont les filles et les fils du maïs et en défendant les centaines d’espèces de semences de maïs  créées par des générations de paysans au cours de millénaires, ils défendent leur identité, leur culture, leur histoire, leur fierté nationale.
Cette victoire pourrait changer le cours de l’histoire du Guatemala. On n’avait jamais vu une mobilisation aussi grande qui ne cessait de s’amplifier. On n’avait jamais vu une défaite aussi nette d’une puissante multinationale des USA. On n’avait jamais vu autant de parlementaires retourner leur casaque du jour au lendemain sous les insultes de « traitres », « vendus ».
Cette victoire précipite la fin du « Parti Patriotique » du président-général Perez Molina. On peut prévoir que la plus grande partie des députés de ce parti  rejoindra en toute hâte le parti « Leader » de Baldisson qui avait prudemment déserté le parlement lors de l’approbation de la loi. Les élections c’est pour l’an prochain.
Il faut maintenant espérer que le vaste mouvement populaire contre la Monsanto puisse s’organiser, se consolider, s’exprimer dans une organisation politique alternative. Le danger n’est pas définitivement écarté. Monsanto reviendra à la charge. Il y a aussi toutes les autres multinationales qui dévastent le pays et empoisonnent, l’eau, la terre et l’air. Il y a tous les partis qui ne représentent pas  les intérêts du peuple. Ce ne sera pas facile, mais aujourd`hui nous savons que c’est possible.