Vie du réseau

Merci André

André Wenkin nous a quittés le vendredi 17 janvier. Il a joué un rôle déterminant dans le développement du Réseau belge.
Extraits des témoignages de Jacqueline Englebert, la secrétaire du Réseau et d’Ingrid de la Halle de Han.

 


André,

Je voudrais te dire quelques mots de la part de l’équipe du projet Mojoca, le  Mouvement des jeunes de la rue au Guatemala, Parce que c’est bien grâce à toi que ce projet est soutenu en Belgique.

Quand tu es parti à Rome pour des études de sociologie, tu as suivi le conseil de J.Cl. Brau qui t’avait dit « si tu vas à Rome, va voir Gérard Lutte », belge, professeur de psychologie dans une université de Rome. Et vous êtes devenus de bons amis. Le projet Mojoca que Gérard a fondé au début des années 90 était déjà soutenu en Italie quand il t’a dit « il faudrait bien un point d’attache pour ce projet pour qu’il puisse se développer en Belgique aussi ». Et tu as tout de suite répondu « mais oui, on peut le faire au CDR (Centre de développement rural), à Ansart». Cette petite phrase a été le début de tout. Je suis arrivée au CDR peu après et tu m’as proposé de faire le secrétariat. Tu as « fait une place » pour le Mojoca au CDR en mettant ordinateur et tout ce qu’il fallait à disposition pour ce secrétariat.

Et nous avons démarré ensemble, modestement, le « Réseau belge d’amitié avec les jeunes de la rue ». L’amitié, un mot très cher à Gérard et à toi aussi, tout comme la volonté d’aider les plus défavorisés. Nous sommes allés à des réunions à Louvain, à Genappe, quand Gérard revenait en Belgique. Nous sommes partis à plusieurs à Rome, rencontrer nos amis du Réseau d’amitié italien. Et lors de toutes ces rencontres, ton caractère jovial et ton humour associé à celui de Gérard ne gâchaient rien.

Et en 2004, nous allions partir au Guatemala avec Marcel et Nathalie et je t’ai dit « André, tu viens avec nous hein ». Tu n’étais pas trop décidé, j’ai mis du temps à te convaincre mais tu es venu quand même. Et là-bas, quand on a vu la maison du Mojoca et que nous sommes allés rencontrer les jeunes dans la rue, tu m’as dit « c’est intéressant d’être venus, tu as bien fait de me pousser à venir ».

Tu as mis sur pied un petit groupe en Gaume pour voir ce qu’on pourrait faire comme activités. Puis le Réseau d’amitié s’est étoffé avec l’arrivée de Jacques et la création d’autres groupes en Belgique. Et tu n’as pas cessé de nous aider, tu as participé à nos activités, tu as donné un coup de mains. Toute occasion était bonne pour aider le Mojoca, tu en parlais autour de toi, quand tu célébrais un mariage ou un baptême, tu en faisais profiter le Mojoca. Et c’est grâce à toi que la Halle de Han est maintenant pour le Mojoca un partenaire privilégié et généreux.

Gérard, Jacques et moi, toute l’équipe qui travaille pour le Mojoca en Belgique, les jeunes de la rue du Guatemala, tous nous te disons : merci André. Jacqueline Englebert

 


On sème pour ceux que l’on aime

Toute sa vie, André aura semé.
Semé des projets, des rencontres, des parcours de vie…

Comme un bon cultivateur, André choisissait les graines qu’il semait afin qu’elles se développent côte à côte, en harmonie.

Des graines pour les personnes fragilisées, celles qui se cherchent, que la vie a bousculées et qui attendent des jours meilleurs pour s’épanouir.

Des graines pour les producteurs, qui ont les mains plongées dans la terre ou dans la pâte, remplis de leur envie d’offrir le fruit de leur labeur.

Des graines pour tous ces jeunes de 7 à 107 ans qui désirent apprendre, comprendre, se donner de nouveaux défis.

Des graines enfin, pour les consommateurs d’hier et d’aujourd’hui, avides de convivialité, de rires et d’échanges autour de bons produits et d’un bon repas.

André cultivait et chérissait le moment divin de la rencontre, à la fois intense, bienveillante et animée. Il traçait son sillon en espérant qu’il serve à d’autres ; il n’obligeait personne mais invitait tout le monde.

Nous avons chacun et chacune parcouru un bout de chemin à ses côtés. Quelques pas ou quelques années, une courte balade ou un long périple. Mais quelle que soit la longueur du voyage, il n’a laissé personne indifférent.

La conviction d’André nous a bousculés, sa gentillesse nous a émus.

Il nous laisse, comme il nous a côtoyés, sans rien réclamer, sans rien revendiquer. Mais ses graines ont poussé et se sont muées en un jardin de toutes variétés.

André avait compris qu’on sème pour ceux que l’on aime.

Merci pour ce jardin que tu nous as laissé, nous en prendrons soin.

Ingrid Poncelet

 


Du nouveau au sein du Réseau belge

 

Depuis le 1er janvier, une nouvelle et belle équipe assure la coordination des activités du Réseau.
Innovation : c’est un trio qui assurera la présidence de l’asbl.

Extrait de la lettre du « trio présidentiel » :

Après avoir guidé pendant de nombreuses années le réseau belge du Mojoca, Jacques Liesenborghs a décidé de prendre du recul par rapport à la gestion de ce réseau. Il avait annoncé dès mars 2017 qu’il mettrait un terme à ce travail bénévole au 1er janvier 2020. Notre CA s’est donc préparé à prendre le relais.

Nous lui souhaitons de tout cœur de profiter pleinement des moments libres que sa nouvelle situation va lui procurer.

Nous le remercions vivement pour tout le temps passé au service des jeunes de la rue de Guatemala Ciudad.

Inutile de vous dire que la succession sera une tâche cile à assumer. Notre trio a décidé de relever le défi :

Anne Vandernoot — an.vandernoot[a]gmail.com — +32 486 87 31 65

Philippe Cozier — prestophil[a]gmail.com — +32 472 23 33 60

Bernard Scutnaire — bernard.scutnaire[a]gmail.com — +32 475 62 67 34

 

Nous nous engageons à mettre toute notre énergie au service du réseau belge pour lui permettre de perdurer et de progresser.

Nous profitons de ce message pour vous remercier chaleureusement pour votre implication dans les différentes actions en faveur du Mojoca. Que ce soit pour des repas solidaires, des concerts, des marchés et autres activités.

Un tout grand merci aussi à nos partenaires sans qui l’apport financier ne permettrait pas au Mojoca de subsister.

 

Extrait de la lettre de Jacques au CA :

Je me refuse à faire un bilan de ces 15 années d’investissement intensif. Mais je suis très heureux qu’un trio complémentaire en qui j’ai toute confiance prenne le relais. Plus un petit vent de jeunesse ! Il était temps d’innover ici et là-bas. Et entre ici et là-bas.

Mon principal regret et point faible (mea culpa), c’est de ne pas avoir assez mis l’accent sur la dimension « politique » du Mouvement. Si j’y ai consacré tant de temps et d’énergie, c’est parce que je crois que la solidarité avec les exclus (ici et là-bas) doit s’ancrer dans des lieux où elle nous parle. Où elle a des visages, où elle s’exprime par le refus de la fatalité. C’est le cas au Mojoca. Et dans bien d’autres lieux ici et là-bas dans les pays du Sud.

Mais nous ne pouvons oublier – et nous devons le dire – que les mécanismes à l’œuvre au Guatemala sont peu ou prou en marche chez nous aussi. Et partout dans le monde. Approfondissement des inégalités, des exclusions, regard caritatif sur la pauvreté (voir Viva for live), petites et grandes combines, communications trompeuses, …

Et il ne t pas d’incriminer les élus. Chacun a sa part de responsabilité. Dans ses actes, dans ses choix (alimentation, épargne, loisirs, …) et dans des prises de paroles courageuses qui dérangeront parfois famille et amis. Nous faisons toutes et tous de la politique, surtout quand nous prétendons ne pas en faire!

Tout cela pour vous dire dans mes mots à moi pourquoi je trouve le projet Mojoca formidable : parce qu’il prend en compte ces dimensions

… et les oublie parfois. Comme chacun.e de nous.

 

La composition du CA

 

Le trio qui assure la présidence : Anne Vandernoot , Bernard Scutnaire, Philipe Cozier

Membres : Ana Patricia Alvarez, Laurie Dupuis, Jacqueline Englebert, Béatrice Lutte, Stéphanie Van Keer, Michel Lebrun, Xavier Liesenborghs, Franco Scardino, André Stuer