Dans un texte très fort, Gérard Lutte nous livre ce qu’il qualifie lui-même de « testament spirituel ». Le ton est donné dès les premières lignes :
« Pour remplir notre mission consistant à aider les filles et les garçons des rues à s’organiser pour défendre leurs droits, pour améliorer leur qualité de vie et s’intégrer dans la société en tant que citoyennes et citoyens responsables, nous devons suivre une étoile qui guide notre chemin, cette étoile c’est l’identité, la philosophie, les valeurs fondamentales du mouvement des filles et des garçons de la rue.
Le MOJOCA n’a pas été programmé dans un bureau d’une organisation. Il est né dans la rue et depuis le début il fonctionne avec les caractéristiques positives de la vie dans la rue.
Notre rêve est utopique, la société avec laquelle nous rêvons est utopique, c’est dire qu’elle ne peut pas être pleinement réalisée dans le monde d’aujourd’hui, mais c’est un rêve indispensable parce qu’il indique la direction de notre chemin, il nous aide à mieux comprendre les faiblesses du MOJOCA actuel et comment les surmonter.
Dans l’histoire de l’humanité, il y a eu d’innombrables tentatives pour former des communautés dans lesquelles les droits de tous sont respectés, par exemple, dans les premières communautés chrétiennes, tous les biens étaient partagés et chacun recevait ce qui était nécessaire pour une vie digne.
Pendant le conflit armé au Guatemala, se sont formées dans les montagnes du nord, les CPR « comunidades de población en resistencia » (communautés de population en résistance), formées par des personnes qui avaient fui dans la montagne pour échapper à l’armée, pour survivre, ils ont formé des communautés où tous étaient égaux, travaillaient et partageaient ce qu’ils avaient. Dans de nombreux pays, se sont formées des communautés qui présentent ces caractéristiques et la plus grande expérience est celle des zapatistes du Chiapas, qui ont développé une économie sociale et solidaire. »
Suit l’exposé des caractéristiques du Mojoca. Très interpelant. A découvrir ici.
° MOvimiento JOvenes de la CAlle ou Mouvement des jeunes de la rue :
Des filles, souvent mamans dès 15 ans, et des garçons que la pauvreté et la violence ont poussés à quitter leurs familles pour vivre dans la rue. Ils y sont exposés aux trafiquants de toutes sortes et aux milices que sécrète un régime autoritaire et violent.
Qui sont-elles ? qui sont-ils ?
° Un MOUVEMENT :
Ces jeunes, appuyés par des adultes, s’organisent sous une forme d’autogestion : c’est l’assemblée générale des jeunes qui prend les décisions. Le comité de gestion est élu par les jeunes qui prennent vraiment le Mouvement en charge.
Aux antipodes de l’assistanat, il est ici question de défendre les droits des jeunes et de mettre en œuvre les chantiers nécessaires pour le développement de chacun-e dans la dignité : formations, bourses aux études et aux logements, éducation à la santé, service juridique, mise sur pied de micro-entreprises, …
° Au GUATEMALA :
Dans les rues de Ciudad Guatemala, la capitale de ce petit « pays oublié des médias ». Un pays riche de l’héritage de la civilisation maya et qui se relève péniblement d’une longue guerre civile.
Un pays où, hélas, règnent la violence et l’impunité. Un pays dont la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et sous la férule d’un régime autoritaire, complice de l’accaparement des terres par les multinationales étatsuniennes et européennes.
° Le QUETZAL :
L’envol de ce bel oiseau régional est le symbole du départ de ces jeunes vers un avenir meilleur, à construire ensemble = l’amitié.
C’est un oiseau qui, dit-on, meurt s’il est enfermé. Comme ces filles et garçons avides de liberté.
Ces oiseaux vivent en Amérique centrale. Leur nom provient du nahuatl (langue maya)= grande plume verte. Pour les mayas, c’est un oiseau sacré.
On le retrouve sur la monnaie du pays (le quetzal) et sur son drapeau.
La vidéo « L’éducation est amitié et liberté »
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