Ce 26 août, vers 9 heures du matin, des effectifs de la police municipale anti émeutes et de la police nationale firent irruption dans l’ex-lavoir public de l’avenue Bolivar, transformé il y a 5 ans en habitation par les jeunes de la rue. Ils intimèrent à la trentaine de garçons et filles l’ordre de déloger immédiatement. Sans leur laisser le temps de recueillir leurs vêtements et objets personnels, le bulldozer commença à abattre les murs. Heureusement sans tuer ni blesser personne.

Notre équipe des rues s’est rendue rapidement sur place. Nous avons parlementé avec un fonctionnaire de la commune pour que les jeunes puissent emporter leurs maigres avoirs. Puis, une assemblée s’est tenue sur place dans le fracas de la démolition. Les jeunes décidèrent de camper sur place, sur le trottoir en face des ruines de leur « maison ». Les camarades de la cuisine et de la pizzeria improvisèrent un bon petit repas chaud : une soupe de riz et légumes, un demi avocat qu’on mélange à la soupe, deux tortillas, un morceau de pizza et un gobelet d’ananas. Partage et solidarité.

Les jeunes du comité de gestion ont rédigé un communiqué de presse pour dénoncer et condamner durement les agissements des autorités communales et l’usage de la répression comme moyen d’affronter les problèmes des jeunes.

 

Extrait du communiqué :

« …. Ce type de réaction de la part des autorités n’apporte aucune solution à la problématique des jeunes qui vivent dans la rue. Les filles et les garçons qui ont été expulsés trouveront rapidement un autre lieu où vivre et passer la nuit. Mais leurs problèmes de travail, d’éducation et de logement demeurent entiers.

Nous renouvelons notre proposition aux autorités municipales : nous réunir pour élaborer des solutions aux problèmes de ces jeunes qui sont marginalisés et exclus de la société. Pour nous, cela passe par la formation, l’éducation et du travail dans la dignité ».